Le banc

11 juin 2015

Il y a peu de temps Cécile parlait d'une maison qui a marqué son enfance et l'histoire de sa famille. Comme je le disais dans le commentaire de son billet, ma maison nostalgie est celle de mes grands-parents dans laquelle à une époque, je me serais vue vivre.
Ça s'est passé autrement mais je n'ai aucun regret parce-que je tiens plus encore à la maison que nous avons construite avec mon mari où nos enfants grandissent. De plus, comme ma sœur habite désormais cette autre maison, j'ai la possibilté d'y retourner.

Globalement je ne suis pas attachée aux objets. Ils ont une utilité pour un temps et quand ils ne conviennent plus, je n'ai aucun mal à les vendre pour faire de la place. Avec 4 enfants à la maison, il y a toujours des trucs qui trainent alors je ne veux pas en plus être envahie par trop de mobilier. Je ne suis pas une sentimentaliste, ça ne me dit rien de garder quelque chose qui ne me plait pas juste parce-qu'il a appartenu à un être aimé.

Mais il y a une chose que je tenais vraiment à avoir venant de la maison de ma grand-mère, c'est ce banc. Il a peut-être connu des jours plus glorieux mais je l'ai toujours connu dans un coin du grand hall un peu sombre. On y déposait des vieux journaux ou des casiers de bière, mon grand oncle s'y asseyait pour enfiler ses chaussures, il servait tout en étant un peu oublié.

Je n'aimais pas le reste du mobilier, comme beaucoup de gens de leur génération mes grands-parents ont choisi de remplacer les meubles par du faux vieux assez massif relégant les anciens dans des pièces annexes. Plus tard, un vaisselier situé dans l'arrière cuisine a retrouvé ses lettres de noblesse dans le salon de mes parents.

Et ce banc a atterri chez moi. Il a été décapé puis peint en orange, couleur qu'il a gardée quelques années avant de passer à la sobriété du noir. Comme avant on y dépose un tas de choses même si je le préfère libéré de tout objet. Quand les enfants étaient plus jeunes, il servait de piste pour les voitures. Il sert particulièrement bien les jours de fête.

Il est mon objet nostalgie ancré dans le présent.