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Des idées plein la tête
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5 novembre 2013

Un temps passé et un saut dans le présent.

Je me souviens du casse-tête pour installer nos invités à notre mariage, je me souviens de l'air étonné du propriétaire des lieux quand je lui disais que nous avions besoin de 6 places pour mes grand-parents. 

Je me souviens de la maison de mes grand-parents maternelles souvent remplie d'amis. Dans un petit coin de ma tête d'enfant, j'avais envie que mon foyer futur ressemble à cette maison accueillante. Jamais je n'ai connu mes grand-parents isolés, il y a toujours eu avec eux d'autres membres de la famille, une mère, un oncle, une sœur et son mari, un frère célibataire. Plus tard, j'ai pensé que ça n'avait pas du être facile tous les jours pour le jeune couple qu'avait été mes grand-parents d'avoir si peu d'intimité. Ce n'était pourtant pas rare à l'époque.

Les années ont passé, les uns ont été emporté par la maladie, les autres par la vieillesse. De cette époque, il ne restait plus que mon grand-oncle Henri, le frère célibataire de ma grand-mère. La semaine dernière, lui aussi nous a quitté. Très sereinement, à l'âge honorable de 92 ans il s'est éteint dans la maison qui l'a vu naître. C'était son plus grand souhait.

photo

Une page se tourne et c'est une belle page remplie de beaux souvenirs. Mon oncle Henri était la personne la plus âgée que mes enfants connaissaient. Son grand âge était même parfois très abstrait pour eux et quand on regarde un film d'époque, il n'est pas rare qu'ils me demandent si oncle Henri a connu ça. Il était également le contre-exemple du fumeur en mauvaise santé et ça aussi les enfants se demandent comment c'est possible alors qu'ils entendent partout que c'est si mauvais!

Sa disparition va créer un vide dans nos vies, surtout dans celle de mon papa qui s'en est si bien occupé. Mais je ne peux m'empêcher de sourire en pensant à cette homme que je n'ai jamais vu se fâcher, qui aimait les choses simples, ses chevaux de trait, cultiver la terre, sa famille, sa pipe et jouer aux cartes. 

Sa vie et la vie des gens de sa génération, ce n'est pas si vieux et pourtant tant de choses ont changé depuis. Tout va tellement plus vite et est-ce tellement mieux? Je pense à ma grand-mère, je me dis qu'il y a des gestes qu'elle faisait et que je fais aussi. Je tricote comme elle le faisait par exemple mais elle l'a toujours fait de tête sans aucun modèle. Elle n'avait d'autres préocupations que de s'occuper de sa famille. La simple idée d'avoir un loisir était juste inexistante. Je souris en l'imginant avec une tenue de sport, ça parait tellement bizarre. Aurait-elle fait su sport si elle était née en 1972? 

Dans le fond même moi il y a 20 ans, j'aurais été bien étonnée si on m'avait dit que j'en ferais du sport un jour. Pourtant, ça fait partie de ma vie actuelle, ça m'aide à me tenir en forme et j'aime me mettre quelques défis de temps en temps. Dimanche dernier avec ma soeur et ma voisine nous en avons relevé un. Après mes problèmes de genou en 2012 qui m'avaient fait renoncer aux 20kms de Bruxelles, j'ai enfin pu boucler cette distance à Marche.

photo (1)

Et je ne vous dis que ça, c'était génial!

J'aime à penser que là-haut, mon oncle Henri et  ceux avec qui il a vécu, nous ont vu ma sœur et moi les deux grosses gâtées de la famille franchir la ligne d'arrivée et sourire.

 

 

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Commentaires
C
Bel hommage. Très émouvant.
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